La survenue d’une infection à Papilloma virus est fréquente pendant la grossesse, d’une part parce que l’âge de survenue des grossesses est identique à l’âge des infections à HPV, d’autre part car la grossesse favorise, d’une certaine façon, (peut-être par une diminution des défenses immunitaires), le développement des virus HPV.
Il est très important de profiter de sa grossesse pour faire un dépistage cytologique du cancer du col, d’ailleurs le plus tôt possible dès la première consultation, afin de pouvoir réagir rapidement en cas d’anomalie.
En matière d’infection à Papilloma virus ou HPV, il y a deux situations :
- l’infection à Papilloma virus est découverte à l’occasion du développement de petites verrues externes ou condylomes exophytiques (ou crêtes de coq ou végétations vénériennes). Ces verrues ne sont pas à risque de cancer mais le virus qui les cause (Papilloma virus à bas risque HPV 6 ou 11) peut se transmettre à l’enfant lors de l’accouchement. Il convient dès lors de les traiter, afin de les faire disparaitre avant l’accouchement par les voies naturelles, néanmoins le risque de transmission au nouveau né ne justifie pas a lui seul (en règle générale) une intervention de césarienne. Pour le traitement il est possible de proposer une destruction physique (Laser, électrocoagulation, cryothérapie ou application d’acide trichloracétique), par contre l’utilisation de podophylotoxine (condyline®) ou de l’imiquimod (Aldara ®) est déconseillée.
- l’infection à Papilloma virus est découverte à l’occasion d’une anomalie du frottis : la recommandation est alors de pratiquer une colposcopie avec biopsie des zones atypiques. La décision dépendra donc du trépied : Frottis, colposcopie et biopsie. S’il n’y a aucun aspect pouvant faire suspecter une invasion (début de cancer), il n’y a aucune indication chirurgicale. Les lésions seront surveillées pendant la grossesse et l’accouchement pourra avoir lieu par les voies naturelles. Le risque d’aggravation pendant la durée de la grossesse, s’il existe indiscutablement, est très rare voire exceptionnel et justifie simplement la surveillance des lésions puis une réévaluation 2 mois après l’accouchement.
La colposcopie n’est pas dangereuse pendant la grossesse, mais elle est d’autant plus difficile que la grossesse avance, d’où l’intérêt de faire les examens de dépistage le plus tôt possible.